Par Franck OLIVIER – Conseiller Municipal à SAGY de 2014 à 2020
Citoyen de proposition

Interview

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Au quotidien Regard sur Sagy continue à vous informer sur la page du Journal Citoyen : https://www.regard-sur-sagy.fr/journal-des-59/

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7 décembre 2020

Monsieur le Maire

Mesdames et Messieurs les membres du conseil municipal.

Depuis 2010 j’ai publié chaque année des “expos” sur le mur de la rue de la Goupillère sur des thèmes touchant Saillancourt : la halte et le train, les carrières, la faune, etc, … Mais le lieu est devenu insalubre avec un trottoir couvert de déjections animales.

L’exposition 2021 est donc numérique et hébergé sur le journal local “Regard sur Sagy” : https://www.regard-sur-sagy.fr/le-ru-de-saillancourt-1ere-partie/ , seule façon de placer les visiteurs dans des conditions d’hygiène respectueuses.

En première ligne du thème « Environnement et cadre de vie », le programme des élections municipales du 15 mars 2020 « Ensemble pour Sagy » comportait : « – Améliorer la gestion de nos déchets … lutte contre les incivilités … déjections animales ».

Quelle action est prévue ?

Recevez mes sincères salutations.

M. Herbin

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31 octobre 2016

Une nouvelle exposition vient de s’afficher à Saillancourt sur le thème du site archéologique dit « de la sente de Saillancourt ». Pour le blog « Regard sur Sagy », interview de son auteur Jean-Paul Herbin par Franck Olivier.

FO : Après la géologie, la faune, le train, la carrière, qu’est ce qui a motivé ce choix archéologique ?

JPH : Les expositions souhaitent partager la richesse locale du hameau, son histoire, son « patrimoine ». L’archéologie est une discipline un peu plus difficile à vulgariser. Nous avons pourtant un très beau  musée au  niveau départemental à Guiry-en-Vexin, totalement libre d’accès (gratuit) pour les familles et largement ouvert aux scolaires. En 1974, le géologue Robert Wyns qui était alors en charge de lever la carte de la région à l’échelle du 1/ 50 000ème a découvert des vestiges néolithiques datant de – 5 200 ans. Ce site se trouve, non pas sur la commune de Sagy, mais sur celle de Courcelles-sur-Viosne au lieu dit « La sente de saillancourt ». Cette découverte nous permet de connaître l’origine de cette population néolithique et comment elle vivait.

FO : Le site archéologique dit de « la sente de Saillancourt » n’est donc pas exactement dans le hameau de Saillancourt ?

JPH : La toponymie de « la sente de saillancourt » est intéressante à divers titres. Lorsque l’on regarde les cartes anciennes du XVIIème siècle, les chemins sont nommés, le plus souvent, en fonction de leurs directions : “chemin de la touffe d’ortie à Poissy”, “chemin de Meulan à Saillancourt”. Ces cartes présentent un maillage très dense de voies de communications. A l’époque encore, comme au  Néolithique, on se déplaçait principalement à pied en adoptant bien sûr le chemin le plus court, la ligne droite. Les restes de silex trouvés sur le site,  montrent que l’habitant de « la sente de Saillancourt » allait par les chemins jusqu’à Vigny s’approvisionner en matériau brut qu’il taillait ensuite près de son habitat. De nos jours les grands axes routiers ont complètement modifié la liberté de circulation. Il est maintenant impossible, du hameau de Saillancourt, de rejoindre Courcelles-sur- Viosne « en ligne droite ». Ce que nous gagnons en facilité de transport, nous le perdons en rationalité du déplacement. Un mouvement inverse commence à voir le jour avec la demande de « voie douce », encore faut-il arriver à convaincre les élites administratives.

FO : Peut-on dater avec précision cet habitat ?

JPH : Les analyses radiochronologiques réalisées ont abouti à un âge de -5200 ans soit plus de trois millénaires avant  Jésus-Christ. Si l’on re-situe cet habitat local dans son contexte historique  mondial, c’est par exemple dans cette fourchette temporelle oscillant entre 3400 et 3300 av. J.-C qu’apparaît l’écriture : en Mésopotamie.

FO : D’où ces hommes venaient-ils ?

JPH : Le style de poterie trouvé sur le site dit de « la sente de Saillancourt » appartient à la culture rubanée à céramique linéaire issue d’une migration en Europe continentale de peuples néolithiques suivant le Danube et pratiquant l’agriculture sur brûlis. Les habitants ont été les premiers agro-pasteurs. Ils semaient, cultivaient et moissonnaient des céréales — le blé et l’orge — dans de petits champs dont ils remuaient la terre à l’abri des forêts, élevaient des moutons, des porcs et des bœufs, façonnaient des poteries et construisaient des maisons qui allaient se grouper en villages.

Cette exposition qui montre l’origine de notre « ruralité » tombe en résonnance avec le phénomène de migration actuelle qui trouve son origine dans le même « croissant fertile » ravagé aujourd’hui par la guerre.

FO : Cette exposition se retrouve t’elle sur votre site http://laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com/ ?

JPH : Elle s’affiche à l’adresse : http://laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com/2016/10/le-site-archeologique-dit-de-la-sente-de-saillancourt.html

FO : Une dernière question : comme l’année dernière, pourquoi cette signature « Le Petit Journal de Newton » sur chaque tableau ?

JPH : La même marque de fabrique, ce que l’on appelle « une griffe ».

FO : Merci et à bientôt.

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Liste des expositions précédentes

Changements climatiques et variations du niveau de la mer. Histoire des paysages qui se sont succédés au cours des temps géologiques sur le site de Saillancourt d’hier à aujourd’hui – http://laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com/article-histoire-geologique-des-paysages-autour-de-saillancourt-67732931.html

Quand le train de la ligne CGB s’arrêtait à la halte de Saillancourt –  http://laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com/article-quand-le-train-de-la-ligne-cgb-s-arretait-a-la-halte-de-saillancourt-83199483.html

La vie des bois et des champs autour de Saillancourt –  http://laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com/article-la-vie-des-champs-et-des-bois-autour-de-saillancourt-109939363.html

Un siècle à Saillancourt 1913 – 2013 – http://laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com/article-1913-2013-un-siecle-a-saillancourt-119753711.html

« La pierre de Saillancourt » du cabinet du Roi –  http://laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com/2015/01/la-pierre-de-saillancourt-du-cabinet-du-roi.html

Ces différentes expositions composées chacune de seize tableaux, toutes centrées, sur et autour de Saillancourt, devraient être réunis et faire l’objet d’un recueil pour les personnes intéressées.

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Expo Saillancourt 2015

6 janvier 2015

Une nouvelle exposition vient d’être accrochée rue de la Goupillère dans le hameau de Saillancourt. Composée de 16 tableaux, le thème cette année est : « La pierre de Saillancourt, du Cabinet du Roi ». Pour le blog « Regard sur Sagy », interview du géologue Jean-Paul Herbin par Franck Olivier.

FO : Quelles étaient les thèmes des expositions précédentes ?

JPH : La première retraçait l’évolution du paysage local au cours des temps géologiques, la seconde parlait du « taco » et de la halte de Saillancourt, la troisième de la faune locale, en collaboration avec François Lelièvre, photographe ornithologiste habitant aussi le hameau, la dernière était un parcours pictural et photographique de notre environnement au cours du siècle passé.

FO : Le Cabinet du Roi, un titre de noblesse pour la “La pierre de Saillancourt” ?

JPH : Le Cabinet du Roi est l’ancêtre du Muséum National d’Histoire Naturelle. « La pierre de Saillancourt » a eu une renommée extraordinaire au cours du « Siècle des Lumières ». J. R. Perronet, premier directeur de l’école nationale des Ponts et Chaussées, a utilisé ses propriétés mécaniques, supérieures à celles des autres pierres extraites autour de Paris, pour bâtir des ponts novateurs à l’époque.  C’est ce que montre cette exposition. J. R. Perronet n’hésite pas à rompre avec les modes de construction antérieurs, c’est une véritable prise de risque technique qu’autorise la « pierre de Saillancourt ».

FO : Comment expliquer ces propriétés de la “pierre de Saillancourt” ?

JPH : Le secret de la « pierre de Saillancourt » réside dans sa résistance à la compression liée à ce que l’on appelle en géologie la diagenèse et l’hypothèse à approfondir serait précisément celle d’une cimentation des sédiments sous contrainte.

FO : Pourquoi construire tant de ponts ?

JPH : Le XVIIIème siècle est une période d’aménagement du territoire. Pour se développer, la classe bourgeoise naissante, a besoin de se déplacer plus aisément et d’améliorer la circulation des marchandises.

Au cours de sa vie, J. R. Perronet va aménager plus de 2 500 km de routes, participer à la construction de plus d’une douzaine de ponts, créer une école pour former les ingénieurs des Ponts et Chaussées.

Difficile quand on vit à Saillancourt aujourd’hui, d’imaginer l’effervescence du hameau lorsque l’extraction de la pierre battait son plein, activité directement liée à l’exploitation des carrières mais aussi à la vie des ouvriers logement, restauration, fabrication des outils de taille, entretien des chevaux, des voitures, maréchal ferrant, etc…

Et que dire du passage à Saillancourt de l’illustre génie scientifique qu’a été A. L. de Lavoisier. Saillancourt, un lieu ô combien historique!

FO : Quel était le contexte politique de l’époque ?

JPH : Le XVIIIe siècle est une période marquée par la Révolution de 1789, mais c’est aussi le « Siècle des Lumières » et à ce titre, vraisemblablement l’un des plus riches et des plus novateurs de notre histoire. De grands esprits tels que Diderot, Voltaire, Rousseau et Buffon, pour n’en citer que quelques-uns, ont, par leur curiosité, leurs réflexions et l’analyse critique de la société, largement contribué aux progrès de la pensée et des connaissances philosophiques, humaines et scientifiques réalisés à cette époque. D’ailleurs, les nombreuses correspondances entre Diderot et Perronet témoignent de la grande diversité des échanges.

Le jeune Louis XV, roi éclairé, aimé de son peuple, sensible au bouillonnement artistique et intellectuel de son siècle, va finir son règne dans la déchéance. Il s’est progressivement coupé de ses sujets, allant de libertinage en répression et de corruption en impuissance.

FO : Une dernière question : pourquoi cette signature « Le Petit Journal de Newton » ?

JPH : Une marque de fabrique, ce que l’on appelle « une griffe ».

FO : Merci et à bientôt.

Cette exposition est également visible sur le site : http://laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com/2015/01/la-pierre-de-saillancourt-du-cabinet-du-roi.html

 

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