Par Franck OLIVIER – Conseiller Municipal à SAGY de 2014 à 2020
Citoyen de proposition

Une eau de qualité. Oui, mais laquelle?

Une eau de qualité. Oui, mais laquelle?

Un regard … à en pleurer

Larme de chêne

Chacun vient de recevoir le dernier numéro de “Val d’Oise le département, le magazine du Conseil général de mars/avril 2015“. En page 20, on y trouve un article : « Aménagement – Protéger la ressource », vraisemblablement rédigé par un  conseiller général.

Étant donné le problème de la qualité de l’eau posé depuis plusieurs mois dans notre commune,  cet article retiendra l’attention des sagyens et mérite quelque analyse.

On ne peut qu’être satisfait de l’introduction : « L’eau est une ressource précieuse. Elle exige une attention permanente et des travaux réguliers pour assurer aux Valdoisiens une eau de qualité » et l’on souscrit sans réserve à cette profession de foi.

Même si les résultats des analyses d’eau ne sont pas affichés en mairie, les sagyens savent en effet que leur eau du robinet, déclarée potable dépasse néanmoins régulièrement la limite de qualité concernant les pesticides (fixée par l’ARS / Agence Régionale de Santé à 0,10 µg/l) le taux de déséthylatrazine, oscillant depuis plus de 10 ans entre 0,14 et 0,18 µg/l.

Rappelons les faits :

-1) Depuis plus d’une décennie, l’eau des 13 communes du canton issue de la source de la Douée révèle un taux de pesticides supérieur au « seuil de qualité ».

-2) En avril 2014, UFC-Que Choisir réalise une étude sur la qualité de l’eau dans 36 000 communes : « l’eau du robinet à Sagy est qualifiée de très mauvaise » en raison du dépassement du seuil pour les pesticides. Ce constat est repris dans le magazine « Ile de France – Regards actuels sur la région de demain – N°52 / juin 2014 ».

-3) Le S.I.E.V.A. (Syndicat Intercommunal des Eaux de la Vallée de l’Aubette) contestant cette étude, rédige et diffuse le 22 octobre 2014 « aux élus adhérents ainsi qu’aux médias du Val d’Oise » un droit de réponse à UFC-Que choisir.

-4) Cette lettre, un temps visible sur le site municipal de Sagy, sera suivie le 22 novembre 2014 par une information expliquant que l’eau respecte les normes de potabilité définies par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) tandis que le seuil de l’ARS permet « de définir une limite de qualité de l’eau et non de potabilité » (souligné dans le texte). On en conclura donc, qu’à Sagy, l’eau est potable mais de mauvaise qualité. Cette argumentation se retrouve dans l’article “Environnement, voiries et réseaux” en page 4 du Sagy Infos de décembre 2014.

-5) Depuis le mois de décembre, je demande à prendre connaissance de la réponse d’UFC-Que Choisir. Les représentants municipaux élus au S.I.E.V.A. s’y opposent catégoriquement  comme en témoignent leurs échanges de courriels à mon propos : « Je rassure tout le monde, j’ai bien demandé à XXXXX de me le transmettre ce qui m’a permis d’en prendre connaissance. Mais il n’a pas été transmis à l’individu concerné », ou : « L’un des élus du conseil municipal de Sagy, celui là même qui possède un blog (regards sur Sagy), a demandé à XXXXX une copie de la réponse d’UFC-Que Choisir à notre courrier. Je pense qu’il ne vaut mieux pas lui fournir étant donné le comportement polémiste (pour ne pas dire plus) de cette personne. Par contre, comment botter en touche ? Si nous lui fournissons, il va la publier sur son blog, accompagnée comme d’habitude, de commentaires assassins. »

-6) Autre question : en 2010 un montant prévisionnel de 1 150 000 € HT était budgétisé par le S.I.E.V.A. (compétence Alimentation en Eau Potable) concernant la gestion de la ressource en eau relatif au traitement des pesticides. L’eau, n’ayant pas, depuis lors, gagné en qualité, ces travaux d’amélioration ont-ils bien été réalisés ? A ce sujet, je me heurte au même mutisme des élus chargés du suivi du dossier S.I.E.V.A.

De la parole aux actes

A lire l’intégralité de l’article “Val d’Oise le département, le magazine du Conseil général de mars/avril 2015”, page 20, le paragraphe de l’introduction laisse perplexe, sinon rêveur  car,  passées les trois premières phrases, l’ambigüité est levée : tous les investissements cités dans le cœur du texte concernent en réalité les eaux usées et le S.I.A.R.V.A. (Syndicat intercommunal d’assainissement rationnel de la Vallée de l’Aubette) – et non l’eau à boire. Or, “la qualité de l’eau”, ne se recherche-t-elle pas d’abord au robinet ?

Remercions bien entendu l’élu d’apporter tant de soin à la « qualité » des eaux d’assainissement (eaux usées). Mais le citoyen, parfois électeur, aimerait avoir une eau du robinet potable et surtout de qualité. Mesdames, messieurs, candidates, candidats, aux élections départementales, que proposez-vous pour remédier à la pollution des eaux de la source de la Douée ? Savez-vous que le déséthylatrazine est un perturbateur endocrinien ?

Dans ces quelques lignes, certains voudront peut être y lire des « commentaires assassins ». C’est leur choix. Mais depuis mon élection je reste attaché à la transparence de l’information vis-à-vis des citoyens. L’amélioration de leurs conditions de vie ainsi que la préservation de la santé publique méritent bien cet engagement.

Val d'Oise n°16

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