Par Franck OLIVIER – Conseiller Municipal à SAGY de 2014 à 2020
Citoyen de proposition

À propos du conseil municipal du 5 avril 2024 … et “autres pensées citoyennes”

La séance du 5 avril était principalement consacrée à l’approbation :

  • du compte de gestion 2023,
  • du compte administratif 2023,
  • du budget primitif 2024
  • des demandes de subventions afférentes aux investissements programmés par les élus pour les exercices en cours ou à venir

En l’absence de documents écrits il est impossible de fournir un compte rendu détaillé de la présentation des comptes : l’énoncé très rapide de lignes de chiffres que, Monsieur le maire, lui-même, soupçonne « de paraître indigeste aux non-initiés » ne permet pas une retranscription fidèle des finances communales.

Une élue demande à Mr le Maire qu’elles ont été exactement les dépenses réalisées avec l’emprunt communal de 350 000 €. La réponse est “qu’il n’est pas effectué de différences entre les grosses et les petites dépenses“. Il serait pourtant bon de savoir pourquoi et à quoi sert l’emprunt.

Toutefois, l’art. L2313-1 du CGCT prévoit que : “Les budgets de la commune restent déposés à la mairie … où ils sont mis sur place à la disposition du public dans les quinze jours qui suivent leur adoption ou éventuellement leur notification après règlement par le représentant de l’État dans le département.  Le public est avisé de la mise à disposition de ces documents par tout moyen de publicité au choix du maire“. Chaque administré peut donc se rapprocher de la mairie pour obtenir des précisions.

A noter :

  • au cours de ce mandat, les élus ont choisi de ne pas créer de comités consultatifs citoyens au sein des commissions municipales, depuis 2020 il n’existe donc pas de “comité finances”.
  • depuis le mois de février les listes des délibérations et les procès-verbaux des conseils municipaux sont désormais inaccessibles sur le site de la mairie, hormis la liste des délibérations du Conseil Municipal du 5 avril 2024 et le procès-verbal du conseil municipal du 9 février 2024.

Le droit des habitants de la commune à être informés des affaires de celle-ci, est pourtant un principe essentiel de la démocratie locale : les sagyiens et sagyiennes ont le droit de connaître les délibérations votées par les élus.

Message du 22 mars de la mairie : ” Le site internet de la commune de Sagy est actuellement en refonte, veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée. Nous faisons notre possible pour rétablir la situation au plus vite” : il serait regrettable que la “refonte” annoncée masque une “disparition” qui éloignerait de fait encore un peu plus le citoyen des décisions municipales.

Subventions communales accordées aux associations pour un total de 11 000€.  Treize associations bénéficient de subventions. La plus élevée est attribuée en faveur d’activités pour les enfants (Marelles et baskets).   L’association « Yoga » ne demande aucune subvention.  Le « Petit Journal de Sagy », codirigé par Mr le Maire obtient une subvention de 300 €. Le système des aides à la presse en France, né en 1796 a été mis en place pour “favoriser le pluralisme dans le paysage médiatique, en donnant ses chances aux nouveaux titres et un choix réel aux lecteurs“. « Regard sur Sagy », d’accès libre et gratuit, participe de ce pluralisme de l’information locale sans recours aux finances publiques.

Les taxes communales 2024 : 14 voix approuvent le maintien des taux fixés en 2023, soit 29,10 % sur le foncier bâti et 42,82 % sur le foncier non bâti. Le montant de la taxe sera néanmoins majoré de 3,9 % correspondant à l’augmentation du taux de la valeur locative fixée par l’état, base de calcul de l’impôt.

Prime de pouvoir d’achat exceptionnelle attribuée aux agents communaux dont le salaire est inférieur à 39 000 €. La prime globale, d’un montant de 4 460 €, sera versée en fin de mois à chacun des agents concernés proportionnellement à ses droits : 14 voix pour.

Demandes de subventions diverses :

  1. Demande de subvention au conseil départemental au titre de l’ARCC voirie (Aide aux routes communales ou communautaires) : 30% dans la limite de 50 000 € HT. : 14 voix pour présenter un dossier.
  2. Demandes de subventions au profit des « commerces de proximité » : 14 voix se sont prononcés pour la réfection des devantures des trois commerces, boucherie, café et boulangerie. Les coûts de ces travaux n’ont pas été communiqués.

Sont sollicités le Conseil Départemental 95 et le Conseil Régional Ile de France qui pourraient participer à hauteur de 25 % pour le premier et 50 % pour le second.

En ce qui concerne la boucherie, un accord a par ailleurs été obtenu pour la subvention de la porte vitrée : coût 8 000 €.

Mr le Maire précise que le boucher ne souhaite pas utiliser le logement situé au-dessus du commerce. Il annonce qu’il sera loué 900 € au lieu de 600 €. Ce qui démontre une sous-évaluation du prix de location de l’appartement lorsqu’il est rattaché au commerce.

  1. Demande de subvention au profit de l’église : 13 voix ont voté pour la rénovation des stalles de l’église via les subventions éventuelles du PNR à hauteur de 50 % et du CD95, à hauteur de 25%. 1 voix contre.
  2. Demande de programmation 2025 au syndicat Intercommunal d’électricité et réseaux de câbles (SIERC) du Vexin pour l’enfouissement du réseau rue de la Vallée, entre la place du Lavoir et la sortie de Saillancourt vers Menucourt.

Sur ce tronçon de la rue de la vallée, le conseil départemental projette de finaliser l’aménagement routier visant à réduire la vitesse des véhicules dans la traversée de Saillancourt.

Selon monsieur le Maire, ces divers travaux offriraient “peut-être une occasion de réalimenter le lavoir en eau.

S’il existe une véritable volonté municipale de raccorder le lavoir à la source il suffit en fait de rendre « visible » le regard qui a été occulté il y a quelques années : http://laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com/2017/11/les-sources-de-saillancourt.html

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Le récit de ce conseil municipal ne vaut que pour ce qu’on peut y lire entre les lignes à savoir l’absence de projet politique, social, économique, climatique en rapport avec les diverses crises qui nous menacent et que les élu(e)s peinent à intégrer dans notre mode de vie, malgré le Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) auquel d’ailleurs peu d’élu(e)s de notre commune ont participé.

L’élue qui s’est opposée à la rénovation des stalles de l’église explique son vote par le manque de volonté des acteurs municipaux à prendre en compte « les travaux d’isolation » qui s’imposent dans les bâtiments communaux. Mais force est de constater que ce rappel basé sur une logique d’investissement justifiée par le dérèglement climatique et le surcoût de l’énergie (cf. dépenses publiques) créé bien moins d’animation autour de la table de la mairie « que le prix et le débat autour de la canette de “coca-cola” ou de “Vexin-cola” vendue au musée de la moisson ».

Il n’existe aucune consultation citoyenne sur ces investissements engagés par l’équipe municipale. Et il n’est pas évident que les sagyens accorderaient en majorité la priorité à la rénovation en peinture des devantures des commerces plutôt qu’à un investissement durable tel que des travaux d’isolation et d’économie d’énergie sur les bâtiments publics, mairie, école….

Il en est de même dans la prévention du risque inondation, évoquée lors de l’élaboration du PLU qui n’apparaît plus dans les actualités communales. Pourtant, parmi les terrains situés à l’entrée de Saillancourt, achetés par décision du conseil municipal de juin 2015, une parcelle, à gauche de la D81 en direction de Menucourt, devait être aménagée en bassin de retenue d’eau pluviale, utilisation également recommandée par le PNR dans le PLU. Cela fait 9 ans !

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A propos d’une décision du conseil municipal du 10 mai 2023, concernant une demande de subvention de 50% au Conseil régional d’Ile-de-France, dans le cadre de l’aide aux commerces, pour la création d’un parking complémentaire à celui de la place. Coût : 71 143 € HT. Moyennant une subvention complémentaire de 30 %, il resterait à charge de la commune 20 % (soit de l’ordre de 14 300 € HT).

Ce terrain pouvait être transformé en lieu de vie, ce que les urbanistes appellent “les îlots de fraîcheur”. Le dérèglement climatique, accompagné de périodes de chaleur extrême, nécessite une approche différente de l’aménagement urbain. La région apporte d’ailleurs son aide aux communes d’Ile de France y compris les communes de moins de 2000 habitants, pour créer des d’espaces de “fraîcheur“. https://www.iledefrance.fr/aides-et-appels-a-projets/ilots-de-fraicheur.

Sur « La Paris-Londres », l’espace susdit de “fraîcheur” créé par des arbres, aurait été ainsi un havre de repos tout proche du « Comptoir des Petites Auges » et des commerces, protégé de la place de Sagy, « îlot de “chaleur“» estival.

Au cœur des villages les espaces naturels laissent trop souvent la place à l’automobile et à la densification urbaine. 

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