L’ENS du Marais de l’Aubette de Meulan
Plan de situation
La zone marécageuse, qui longe l’Aubette sur environ 4 kms linéaires, de l’aval de Longuesse à l’aval de Condécourt et du château de Villette en passant par Sagy a été classée « espace naturel sensible d’intérêt local » par délibération du 22 février 2013 du conseil général sous l’appellation d’ENS du marais de l’Aubette de Meulan.
A cheval sur 3 communes, le marais représente une surface totale de 76 ha, dont 4,16 ha situés sur le territoire communal de Longuesse, 26 ha sur celui de Sagy et 46 ha sur la commune de Condécourt. En ce qui concerne Sagy, la demande d’ENS avait été approuvée à l’unanimité du conseil municipal lors de la séance du 30 mars 2012.
Qu’est-ce qu’un espace naturel sensible d’intérêt local ?
C’est un outil de préservation de milieux naturels aux qualités écologiques reconnues mais mises en danger pour des raisons de pression urbaine, absence de gestion, abandon, friche, dont la mise en œuvre repose sur la maîtrise foncière.
En l’occurrence, la décision du conseil général détermine une zone de préemption d’ENS local, à charge pour les communes d’acquérir les parcelles qui s’y rattachent moyennant des aides départementales accordées sous certaines conditions.
Pourquoi un espace naturel sensible ?
La délibération du conseil général rappelle les objectifs de l’ENS du marais de l’Aubette de Meulan :
- La protection et la gestion des habitats naturels humides d’intérêt écologique,
- La valorisation des paysages, du patrimoine naturel et rural de cette vallée et son ouverture raisonnée au public, à partir des chemins existants,
- L’amélioration de la qualité écologique et de la gestion des étangs de pêche,
- Le confortement de la vocation de protection des captages présents sur les marais, alimentant notamment une partie de l’agglomération cergypontaine.
Négligées parce que non rentables, asséchés entre autres par la plantation de peupliers, les milieux humides sont aujourd’hui considérés comme des réservoirs de biodiversité.
Le marais de l’Aubette de Meulan offre un écosystème de qualité qui devrait à terme permettre de rétablir des habitats naturels intéressants tels qu’une aulnaie tourbeuse typique et une roselière actuellement en mauvais état.
A ce jour, aucune étude n’a été mise en œuvre pour déterminer précisément les espèces animales et végétales présentes sur le site.
Et après ?
Les interventions sont possibles sur les terrains dont la commune s’est rendue propriétaire, Sagy détenant déjà, pour sa part, près de 50% des terrains de L’ENS de son territoire.
Pour mener à bien leur projet, l’arrêté du conseil général demande aux communes d’agir selon une convention résultant de leur partenariat, document en outre nécessaire à l’obtention des subventions.
Le conseil général et le parc régional du Vexin, proposent des aides techniques et financières, à tous les stades de l’opération, aux communes qui les sollicitent, ce qui ne semble pas encore avoir été le cas pour l’ENS du marais de l’Aubette de Meulan.
Il offre un grand choix d’actions et notamment des actions de formation du personnel des communes, à la gestion différenciée, des actions de sensibilisation auprès des scolaires et bien d’autres, identifiables sur le site du PNR ou auprès de ses chargés de missions.
La valorisation de l’ENS du marais, rendu fragile par l’absence de gestion adaptée, n’est pas nécessairement coûteuse et difficile, elle demande néanmoins de la rigueur dans l’ordre et la méthode de restauration.
Pour atteindre les enjeux qui ont motivé la création de l’ENS du marais de l’Aubette de Meulan et en réhabiliter la biodiversité perdue, le maître d’œuvre doit avoir une bonne connaissance des habitats naturels, des interactions entre les espèces végétales présentes sur le site, celles à préserver, celles à éliminer ou à limiter.
La première démarche de restauration du marais de l’Aubette consiste donc à solliciter un plan de gestion auprès du conseil général afin de faire réaliser :
- un état des lieux
- un inventaire des espèces animales et végétales
- une hiérarchisation des actions à mener.
Reconstituer un milieu naturel appelle un mode de gestion qui ne va pas de soi, et qui ne peut, malgré la bonne volonté des citoyens se faire lors des matinées environnement.
Dans un sol trop riche, par exemple, se développeront les orties, les sureaux, les berces aux dépens des plantes spécifiques, joncs, carex (ou laîches) ou roseaux…, les invasives devront alors non seulement être coupées mais aussi être déplacées pour ne pas se décomposer sur place et à nouveau amender le sol.
Pour remettre en état l’habitat de la roselière, il y a lieu d’éliminer toutes sortes de drainages qui nuiraient à l’ennoiement du sol toute l’année. De même que les dates d’interventions sur le terrain doivent se situer en dehors des époques au cours desquelles elles pourraient contrarier l’équilibre vital de la faune ou de la flore (périodes de reproduction, nourriture…).
Il s’agit d’un projet en marche, intéressant parce qu’il doit être à terme ouvert au public, les grands comme les petits, un lieu de promenade mais aussi d’actions pédagogiques qui permettront de voir se développer la vie dans un milieu humide et de comprendre son fonctionnement et son utilité dans le patrimoine écologique.
Plan de l’ENS sur la commune de Sagy (en bleu sur la carte)