Par Franck OLIVIER – Conseiller Municipal à SAGY de 2014 à 2020
Citoyen de proposition

Exemple de biodiversité dans la carrière de SAILLANCOURT : bourdons, abeilles, mouches, singes, boucs, … et autres orchidées sauvages, fleurs et insectes.

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Au quotidien «Regard sur Sagy» continue à vous informer sur la page du Journal Citoyen : https://www.regard-sur-sagy.fr/journal-des-59/

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En 2014, le site de la carrière de Saillancourt étant convoité par une entreprise proposant aux communes et aux propriétaires des subsides en échange de terrains dans le but d’y déverser des milliers de tonnes de matériaux « soit-disant inertes », il a fallu d’urgence la protéger. Au travers d’articles dans le journal numérique “Regard sur Sagy” je me suis fait l’écho de cet épisode https://www.regard-sur-sagy.fr/journal-dun-elu-de-campagne-2014/, et de l’intervention du comité scientifique régional alerté de la perte éventuelle de ce patrimoine à la fois historique et naturel, https://www.regard-sur-sagy.fr/carrieres-de-saillancourt/.

La carrière a été classée Espace Naturel Sensible (ENS) par le Conseil Départemental en mars 2016, préservant ainsi ce territoire où se mêlent harmonieusement le présent et le passé, le vivant et le minéral  et réserve au visiteur de multiples surprises.

Le 25 mars 2016, le Conseil Départemental du Val d’Oise a approuvé l’instauration d’une Zone de Préemption E.N.S. de niveau départemental, de 29,22 ha sur les carrières de Saillancourt. L’objectif est de prévenir les atteintes au patrimoine géologique très menacé par des usages sauvages et des projets de comblement.

Accompagné d’un passionné de la faune et de la flore, qui connaît parfaitement les moindres recoins de la carrière, j’ai pu découvrir lors d’une promenade récente une biodiversité que je ne soupçonnais pas et m’initier à la reconnaissance des orchidées sauvages.

La carrière abrite une flore patrimoniale considérée comme très rare et menacée à l’échelle de l’Ile-de-France” (cf. Rapport d’activité 2015/2016 Espaces Naturels départementaux et locaux – M.C. CAVECCHI & D. DESSE). Si nous savons protéger l’environnement de la carrière et à condition de prêter une attention délicate avant de poser le pied au sol, chacun pourra à loisir continuer à observer fleurs et insectes qui se succèdent au fil des saisons. 

Orchis pyramidal

Floraison d’avril à juillet. L’attirance des papillons est un leurre car la plante ne possède pas de nectar. Pour assurer la fécondation, la morphologie des fleurs est bien adaptée aux trompes des papillons. Orchis pyramidalis colonise les sols calcaires, les pelouses, les prairies sèches bien exposées, les talus.

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Orchis simia – Orchis singe

Floraison de la mi-avril à juin. Terrain calcaire, sec, en pleine lumière ou sous léger ombrage, en zones de bois clairs, sur sols rocailleux.

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Orchis militaris – orchis guerrier

Floraison : avril à juin. Plante de pleine lumière sur substrat calcaire sec à frais : pelouses, prairies non fertilisées, zones broussailleuses, lisières et bois clairs.

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Ophrys insectifera – ophrys mouche

Floraison d’avril à juillet. Se rencontre en pleine lumière ou à mi-ombre, sur sols surtout calcaires, dans les pelouses, les bois clairs.

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Platanthère à deux feuilles encore appelée Orchis à deux feuilles

Espèce de demi-ombre. Apprécie un humus carbonaté.

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Orchis purpurea – Orchis pourpre

Plante généralement haute de 30 à 40 cm. Floraison de mars à juin. Pousse sur les pelouses calcaires ensoleillées mais se rencontre aussi dans les bois clairs où l’épi floral s’allonge par manque de soleil.

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Listera ovata – Listère à feuilles ovales

Plante vivace à tige dressée entièrement verte. Floraison de mai à juillet. Habitat indifférent : sous-bois clairs, pelouses et broussailles, plutôt à mi-ombre.

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Orchis bouc

Plante robuste pouvant atteindre 1 m. Habitat : prairies maigres, toujours sur substrat calcaire. Odeur marquée caractéristique, proche de celle du bouc, perceptible uniquement à proximité immédiate de la fleur.

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Ophrys fuciflora – Ophrys bourdon

Floraison fin mai-juin-juillet. Se développe dans les prés, les lisières des champs, les gazons ras, les versants des collines, sur sol calcaire.

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Ophrys apifera – Ophrys abeille

Ophrys apifera est pollinisée par des abeilles solitaires mais pas par les abeilles sociales, comme l’abeille domestique. La plante attire l’insecte en produisant une odeur qui imite l’odeur de l’abeille femelle. De plus, le labelle se comporte comme un leurre que l’abeille mâle confond avec une femelle. Le transfert de pollen se produit pendant la pseudocopulation qui s’ensuit. Cette plante euro-méditerranéenne se rencontre en Île-de-France de façon sporadique, en pleine lumière ou à mi-ombre, sur sols surtout calcaires, dans les pelouses, les broussailles, les bois clairs, les prés ras..

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Cephalantherea damasonium

Floraison mai-juin. Plante d’ombre, sous-bois frais sur substrats calcaires.

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Polygala vulgaris

Petite plante herbacée persistante tapissante des pelouses calcaires.

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Orobanche

Plantes herbacées parasites, sans chlorophylle. En dehors de la période de floraison, aucune partie de ces plantes n’est visible à la surface du sol. Les fleurs marquent la fin de la vie de la plante. Les graines minuscules, plus de 100 000 par individu à pouvoir germinatif très long, sont brun foncé, tendant à noircir avec le temps. La floraison intervient à la fin du printemps. Biotope éboulis, pelouses calcicoles.

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Mélampyre des bois

Plante herbacée annuelle. Peut localement former des populations denses et monospécifiques constituant des tapis couvrant le sol sur quelques mètres carrés.

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Argus Vert

Ce papillon butine rarement les fleurs, préférant le miellat et la sève suintant des troncs. Le mâle défend farouchement son territoire en le surveillant souvent d’une plante éminente.

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Tircis

Les mâles défendent de petits territoires correspondant à de simples trouées de lumière. Si l’on effraie un Tircis, on constate qu’il revient irrémédiablement à sa place ou qu’il se repose dans un endroit proche. Avec un peu de patience, on peut attendre qu’un autre Tircis mâle pénètre dans le territoire et observer la joute qui ne manque pas de se produire. Le vaincu s’en ira et sera le plus souvent retrouvé sur une trouée de lumière beaucoup plus petite.

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Bibliographie : “Les orchidées sauvages de Suisse et d’Europe. Jacobus LANDWEHR. Tome I : pages 1-293, publié en 1982, Tome II : pages 294-600, publié en 1983. Imprimeries Réunies Lausanne. Diffusion France : La Bibliothèque des Arts, Paris.

Les orchidées indigènes peuvent être considérées comme un certain étalon de notre bien être. Là où elles se développent, le sol, l’eau et l’air sont encore d’une relative pureté.

Lorsque leurs biotopes sont polluées (herbicides, engrais chimiques, etc, .), leur présence cesse de nous enchanter.

La Nature nous offre ce spectacle inestimable; jouissons dignement de ce cadeau pour que, à leur tour, nos enfants connaissent la même joie.” J. LANDWEHR

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