Par Franck OLIVIER – Conseiller Municipal à SAGY de 2014 à 2020
Citoyen de proposition

L’eau est un bien commun, non aux bassines dans le Vexin, 28 janvier 2023 à BANTHELU

Samedi 28 janvier 2023, de nombreux habitants de Banthelu et des communes voisines, environ 300 personnes, selon les renseignements territoriaux, se sont rassemblés à l’appel des associations environnementales présentes et organisatrices : Val d’Oise Environnement, France Nature Environnement, Les Amis de la Terre, la Confédération paysanne et Demain Le Vexin.

 

Les autorisations légales n’ayant pas été obtenues la préfecture a demandé à ce que les lieux soient remis dans leur état initial (voir le communiqué de presse de la préfecture en date du 24 janvier 2023, à la fin de l’article).

En revanche, la multiplication des demandes de forages agricoles en préfecture du Val d’Oise, inquiète l’ensemble des participants sur la répartition de la ressource en eau. C’est le point essentiel de remise en cause des bassines alimentées par pompage dans les nappes phréatiques.

Il est urgent de faire reconnaître l’eau comme un bien commun, par tous ceux qui interviennent dans la gestion d’une ressource indispensable à la vie.

C’est dans ce sens que les intervenants ce samedi 28 janvier 2023, accueillis dans la salle municipale de Banthelu, les représentants des associations, les élus et citoyens réunis ont ouvert le débat sur le partage de l’eau.

Pour le représentant de la Confédération paysanne le type de bassine construite à Banthelu, 125 mètres de long, 50 mètres de large, constitue un « accaparement de l’eau, ne profitant qu’à un petit nombre d’agriculteurs ».

Le forage associé à la bassine de Banthelu est autorisé pour un captage de 158 000 m3 d’eau à une profondeur de 111 mètres, diminuant d’autant la capacité de la réserve naturelle

Qu’elles émanent des associations ou des élus toutes les interventions entendues au cours de l’après-midi se rejoignent pour affirmer que la situation est grave et demandent à toutes les instances concernées : préfecture, PNR, Chambre d’agriculture, Agences de l’eau, Conseil départemental, communes et groupements d’engager une large concertation sur la qualité, la gestion et le partage de l’eau entre les différents consommateurs.

Lors des réunions de concertation organisées dans le cadre du projet de Plan Climat Air Énergie Territorial de la CCVC (PCAET), le 9 novembre au Bellay-en-Vexin, le 16 à Grisy-les-Plätres, le 23 à Avernes, et le 30 à Ableiges, les citoyens ont exprimé la nécessité de préserver la ressource en eau :

Le climat change… AGISSONS !         (logo du Plan Climat Air Énergie Territorial de la Communauté de Communes du Vexin Centre)

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La manifestation s’est déroulée dans le calme, conscients de la gravité du problème à résoudre, les participants ont été  particulièrement attentifs aux informations partagées par les élus et associations présentes, le porteur du projet lui-même a eu l’occasion d’exposer ses motivations à l’assemblée.

Son déroulement a été très largement relayé par la presse qui détaille le contenu des prises de paroles qui ont jalonné l’après-midi.

REVUE DE PRESSE

 

https://www.francebleu.fr/infos/societe/val-d-oise-des-centaines-de-manifestants-a-banthelu-contre-le-projet-de-premiere-bassine-francilienne-4197389

Ici, par France Bleu et France 3 – Publié le 27/01/2023 à 18h52 • Mis à jour le 27/01/2023 à 19h48 è Aude Blache

« Fin décembre, alors que le terrain n’a toujours pas été comblé, le préfet du Val-d’Oise Philippe Court indique à la mairie la démarche à suivre pour dresser un procès-verbal dans les plus prompts délais. Une démarche restée lettre morte. Dans un communiqué publié cette semaine, le préfet a décidé de mettre en demeure le maire de la commune afin qu’il transmette le procès-verbal dressé. Le cas échéant, il menace de se substituer au maire comme le droit l’y autorise. »

“Cette bassine est terminée, mais il n’y a aucune possibilité pour qu’elle soit régularisée. Nous exigeons aujourd’hui la remise en état du terrain qui a été défriché afin de lui rendre sa vocation agricole”, indique de son côté Maxime Colin, juriste à l’association France Nature Environnement.

C’est pas seulement le problème de la bassine, c’est celui de la politique agricole”, pointe Bernard Loup, président de l’association Val d’Oise Environnement. Le militant dénonce la multiplication des forages autorisés ou en cours d’instruction dans le Vexin et la Plaine de France pour l’irrigation agricole.

Une problématique soulevée également par le député écologiste du Val-d’Oise Aurélien Taché : « La manière dont s’implantent les méga-bassines est révélatrice d’une absence de gouvernance partagée autour des orientations agricoles d’un territoire. Comme dans tous les départements, il existe des comités ressources en eau présidés par la préfecture qui le réunit seulement lors des périodes sècheresse pour valider les arrêtés préfectoraux. C’est dans ce contexte et sans aucune concertation qu’est apparue durant l’été 2022 la construction de la bassine de Banthelu. »

La confédération paysanne s’associe à cette demande de concertation. “Nous ne sommes pas opposés à l’irrigation. Nous avons beaucoup de maraîchers qui ont des petites retenues d’eau, mais pas à cette échelle. Quid du contrôle de ces forages ? Là, dans le cas de Banthelu, il y a une forme d’accaparement. Il faut des instances de décision, de la concertation sur cette question.”

La méga bassine de 25 000 m3 à Banthelu dans le Val d’Oise. • © Jean Lyon

(Lors de la séance plénière du Conseil Départemental du 18 février 2022, l’Assemblée départementale a rejeté une résolution au nom de « la préservation de la beauté des paysages ruraux du territoire », à propos de cette bassine, quel est l’avis du Conseil Départemental ?)

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https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/val-d-oise/val-d-oise-les-opposants-a-la-mega-bassine-de-banthelu-manifestent-2703370.html

France 3 – Publié le 28/01/2023 à 17h33 – Écrit par Pierre De Baudouin

« Les opposants demandent à ce que le trou réalisé cet été pour puiser l’eau dans la nappe souterraine, qui n’est pas encore raccordé à ce stade, soit rebouché. Ils réclament “la remise en l’état du site” et “la réunion du Comité ressource en eau du Val-d’Oise pour traiter de l’usage de l’eau, de sa qualité et sa quantité entre tous les usagers de la ressource“.

Dans un communiqué, France Nature Environnement (FNE) Île-de-France dénonce une construction “illégale“, réalisée “sans permis de construire” : “La bassine de Banthelu a été aménagée en toute discrétion au mois d’août 2022, sans aucune autorisation d’urbanisme, sur une zone agricole protégée de la commune, c’est à dire sur une zone non-constructible. L’ouvrage est donc manifestement illégal et ne pourra pas faire l’objet d’une régularisation par l’Administration ou le juge.

Bernard Loup, président de Val-d’Oise Environnement, dénonce la position de la préfecture du département. “Et la préfecture ne s’y oppose pas, alors que la ressource en eau se fait rare, en quantité et en qualité, avec des périodes de sécheresse qui se succèdent, alerte-t-il. La préfecture laisse faire.“.

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https://www.bfmtv.com/paris/replay-emissions/paris-week-end/val-d-oise-le-projet-d-une-bassine-mobilise-plusieurs-dizaines-de-personnes-a-banthelu_VN-202301280319.html

Vidéo : BFM Ile de France – 28/01/2023 à 19:01 – Solène BOULANT

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https://www.lesechos.fr/pme-regions/ile-de-france/dans-le-val-doise-la-construction-dune-mega-bassine-suscite-la-controverse-1900959

Les Échos – Publié le 26 janv. 2023 à 18:13 – Hugo Robert

Dans le Val-d’Oise, la construction d’une méga-bassine suscite la controverse

« Derrière la bassine se pose la question de la qualité et la quantité de la ressource en eau dans le Vexin », souligne Bernard Loup, le président de Val-d’Oise environnement, qui demande une concertation plus forte sur l’enjeu, alors que les arrêtés préfectoraux anti-sécheresse se sont multipliés au cours de l’été caniculaire ».

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https://eau-iledefrance.fr/a-banthelu-dans-le-vexin-la-mega-bassine-de-la-discorde/

Créée en 2008, l’association Coordination EAU Ile-de-France réunit citoyens, associations et collectivités autour de l’eau en Île-de-France et sur tout le territoire français, dans toutes ses dimensions : sociale, environnementale, économique, juridique, sanitaire, culturelle…

29 janvier 2023

À Banthelu dans le Vexin, la « méga-bassine » de la discorde

 « C’est la première « méga-bassine » d’Île-de-France. Une immense retenue d’eau réalisée illégalement par un agriculteur à Banthelu dans le Val-d’Oise. »

« Une problématique soulevée également par le député écologiste du Val-d’Oise Aurélien Taché. Il sera présent ce samedi lors de la mobilisation. « Pour l’irrigation, l’eau est prise dans la nappe inférieure à la nappe d’alimentation en eau potable. L’intensification des pratiques agro-industrielles et l’irrigation impacteront la qualité de la nappe d’eau potableindique-t-il. La manière dont s’implantent les méga-bassines est révélatrice d’une absence de gouvernance partagée autour des orientations agricoles d’un territoire. Comme dans tous les départements, il existe des comités ressources en eau présidés par la préfecture qui le réunit seulement lors des périodes sècheresse pour valider les arrêtés préfectoraux. C’est dans ce contexte et sans aucune concertation qu’est apparue durant l’été 2022 la construction de la bassine de Banthelu. »

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https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/a-banthelu-la-fronde-contre-la-megabassine-illegale-prend-de-lampleur-28-01-2023-W4S6MUKJWBGJHHY2XCG56336H4.php

Le Parisien – Par Frédéric Naizot – Le 28 janvier 2023 à 19h19

À Banthelu, la fronde contre la mégabassine illégale prend de l’ampleur

« L’opposition à la première bassine agricole d’Île-de-France, construite illégalement, a réuni 300 personnes qui ont réclamé ce samedi à Banthelu, un petit village du Vexin, un débat démocratique sur la gestion de l’eau et le partage de la ressource. »

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https://terresdeluttes.fr/event/non-aux-bassines-en-idf/

28 janvier – 14h00 17h00

Manifestation « Non aux bassines dans le Vexin ! » (IDF)

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https://www.lafranceagricole.fr/cultures/article/836949/rassemblement-contre-une-reserve-d-eau-dans-le-val-d-oise

La France Agricole

Rassemblement contre une réserve d’eau dans le Val-d’Oise

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https://reporterre.net/Non-aux-bassines-en-Ile-de-France-la-guerre-de-l-eau-commence

Reporterre –  Par Léa Dang – 30 janvier 2023 à 10h05

« Non aux bassines » : en Île-de-France, la guerre de l’eau commence

« Le message des habitants est clair : « L’eau est un bien commun, non aux bassines dans le Vexin ! »

« Pour Olivier Hue, propriétaire du terrain et ancien céréalier qui a tenu à se rendre sur place, le déficit hydrique pèse en premier lieu sur les agriculteurs : « C’est bien de rappeler que l’eau est un bien commun, mais les agriculteurs ne peuvent pas vivre sans elle. »

Mr Jean Lyon, président de « Demain le Vexin », Mr Hue agriculteur à Banthelu, Mr Bernard Loup, président de l’association Val d’Oise Environnement

Or pour la Confédération paysanne, qui lutte contre la construction des mégabassines depuis déjà plusieurs années, ces infrastructures ne concernent qu’une infime partie des paysans : « 5 % des agriculteurs pourront en bénéficier, les autres mettront la clé sous la porte, assure Gaspard Manesse, porte-parole du syndicat et maraîcher dans les Yvelines. La stratégie mise en place par les personnes irriguant, c’est de pouvoir prélever l’hiver — en sachant qu’une partie de l’eau va s’évaporer — pour arroser quand les interdictions auront lieu. C’est une question de temporalité : cela permet de se soustraire aux arrêtés préfectoraux. »

 

Mr Aurélien Taché (Député de la 10ème circonscription du Val d’Oise  Écologiste NUPES), Mr Jean Lyon (Président de « Demain le Vexin »)

Intervention de Mr Gaspard Manesse de la Confédération Paysanne

Intervention de Mr Maxime Colin Responsable juridique de France Nature Environnement Île-de-France

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Quelques précisions sur le projet :

« Le projet capte la masse d’eau de l’Éocène et craie du Vexin français (FRHG107), le débit d’exploitation est de 40 m3/h, pour un prélèvement annuel de 150 000 m. »

« Le débit étant insuffisant pour être exploité en direct, la SCEA souhaite également réaliser une réserve à proximité immédiate du forage. La réserve projetée de 25 000 m3 sera remplie par les eaux de pompage provenant du forage. L’irrigation de la SCEA sera assurée par cette réserve dont le débit d’exploitation sera de 120 m3/h. »

« La surface agricole utile (S.A.U) de l’exploitation est de 350 ha. Compte tenu du volume annuel estimé (150 000 m3/an) pour le projet d’irrigation, la mise en place d’une retenue collinaire entraine une emprise foncière très importante. »

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Quelques précisions sur la nappe dite de l’Éocène et Craie du Vexin :

Série litho-stratigraphique (source BRGM/RGF)

 

L’aquifère de l’Eocène moyen et inférieur (-42 à -60 Ma) inclut les formations calcaires du Lutétien, ainsi que les marnes et caillasses et les sables du Cuisien. Ces formations affleurent en flanc de vallées et reposent sur la craie par l’intermédiaire des Argiles du Sparnacien qui constituent un niveau imperméable (appelé “mur ” de l’aquifère). Ces argiles relativement épaisses sont présentes sur l’ensemble du bassin et isolent bien l’aquifère de la Craie de celui de l’Eocène. Si la nappe de l’Eocène est libre lorsque les formations affleurent, elle est captive sous les plateaux. L’aquifère de l’Eocène est drainé par les cours d’eau lorsque ceux-ci ont permis, par érosion, l’affleurement des horizons géologiques de l’Eocène. L’aquifère est ainsi “morcelé” en plusieurs unités séparées par les rivières drainantes. L’aquifère de l’Eocène est plus ou moins exploitable suivant que l’on sollicite sa partie inférieure (les sables) ou sa partie supérieure (les calcaires). Dans les sables, la récurrence ou non de niveaux argileux détermine sa productivité. Dans les calcaires, c’est la fréquence des passages marneux et la présence ou non en partie sommitale de marnes et caillasses qui rendent l’aquifère plus ou moins productif. C’est le faciès géologique du réservoir qui est à l’origine des variations de productivité.

La hauteur mouillée de l’aquifère de l’Éocène moyen et inférieur à proximité de Banthelu est de 15 à 20 m.

Les captages ont un débit moyen correspondant à une faible perméabilité (de 10-4 m/s). La recharge par les pluies efficaces, avec un décalage de 2 mois environ, se fait au niveau des affleurements géologiques. Du fait du caractère lacunaire des formations peu perméables, des phénomènes de drainance verticale sont observés entre les nappes.

L’aquifère de la Craie d’âge Sénonien du Crétacé supérieur (-74 à -83 Ma) s’écoule schématiquement vers la Seine qui sert d’exutoire à la nappe. Les caractéristiques physiques de la craie contraignent son exploitabilité à savoir que seules les quelques dizaines de mètres sous le niveau piézométrique sont productifs. En profondeur les fissures sont fermées. Il existe quelques exceptions de forages productifs lorsque ceux-ci atteignent une craie fracturée dans des zones de failles majeures (exemple faille de Banthelu). La nappe de la craie a un cycle saisonnier plus marqué : haut maintenu de mars à mai, bas maintenu de septembre à novembre. L’âge apparent mesuré dans le réservoir de la Craie à Sagy montre que les eaux souterraines sont relativement jeunes (entre 5 et 15 ans).

« Les fluctuations naturelles de la nappe sont comprises entre 2 et 3 m avec une amplitude de 10 m (entre 1998 et 2001) ».

« Les caractéristiques hydrodynamiques (débit spécifique médian : 7,9 m3/h/m; transmissivité médiane 2,2.10-3 m²/s) mettent en évidence une hétérogénéité de la ressource dont le débit exploitable dépend de la fissuration des calcaires et peut-être amélioré par développement. » « (acidification si cela s’avère être nécessaire).

« Le débit d’exploitation indiqué est fourni sous réserve du maintien des conditions hydrogéologiques environnantes telles que nous les avons appréhendées lors de l’essai. Une modification de l’alimentation de la nappe (par de nouveaux ouvrages, par une sécheresse exceptionnelle, etc.) ainsi que tout changement des caractéristiques mécaniques ou hydrauliques du forage (colmatages d’origines diverses, corrosion, etc.) ne permettraient pas de maintenir les conditions d’exploitation préconisées ».

 

Une partie importante de l’alimentation en eau potable du département se faisant via les ressources souterraines, le département est vulnérable face aux conséquences du changement climatique : rechargement plus lent des nappes, dégradation de leur qualité… Des mesures d’économie d’eau sont nécessaires afin de lutter contre la baisse du niveau des nappes.

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“Le Conseil d’État vient de rejeter le recours porté par les irrigants de Charente-Maritime. Ces derniers contestaient la décision de la cour administrative de Bordeaux leur interdisant l’utilisation de cinq “bassines”. Les bassines c’est 5,5 millions d’euros dont 67% d’argent public (Thierry Boucard, agriculteur et président de l’Association syndicale autorisée d’irrigation des Roches).

SOIT 3,685 MILLIONS D’EUROS D’ARGENT PUBLIC

 

 

 

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